À 22 ans, il hérite d’un pays entier…

À 22 ans, il hérite d’un pays entier…

Moulay El Hassan, prince héritier du Royaume du Maroc, n’a que 22 ans. À un âge où beaucoup de jeunes dans le monde cherchent encore leur voie, poursuivent leurs études ou tentent de s’insérer sur le marché du travail, lui porte déjà sur ses épaules le poids potentiel d’un royaume entier. En tant que fils aîné de Sa Majesté le roi Mohammed VI, il est constitutionnellement destiné à monter sur le trône si les circonstances l’exigeaient. Cette réalité, à la fois fascinante et vertigineuse, suscite l’admiration, la curiosité, mais aussi des comparaisons parfois brutales avec la vie de personnes ordinaires.

À travers cette figure princière, se pose une question universelle : sommes-nous tous égaux face au destin, à l’héritage et aux opportunités ? Et surtout, est-il juste de mesurer sa propre valeur ou sa réussite à l’aune de ce que d’autres ont reçu dès la naissance ?


I. Naître héritier : un privilège qui n’est pas un choix

Être né prince héritier n’est pas un mérite personnel, mais un fait de naissance. Moulay El Hassan n’a pas choisi d’être le fils du roi, pas plus qu’il n’a choisi la charge symbolique et politique qui l’accompagne. Dès son plus jeune âge, sa vie est encadrée, observée, préparée. Chaque apparition publique, chaque geste, chaque mot est scruté, interprété, commenté.

Contrairement à l’idée simpliste selon laquelle il “possède déjà tout”, la réalité est bien plus complexe. Il n’est pas propriétaire du Maroc comme on possède un bien matériel. Il est dépositaire d’une continuité historique, héritier d’une institution millénaire, soumis à des devoirs, à des attentes immenses et à une pression constante. Là où beaucoup jouissent d’une liberté relative dans leurs choix, lui doit incarner une image, une stabilité et une promesse d’avenir pour des millions de citoyens.

Ainsi, l’héritage du pouvoir est moins un cadeau qu’un fardeau précoce.


II. Le pouvoir en héritage : richesse matérielle ou responsabilité morale ?

Posséder un héritage ne signifie pas seulement recevoir des biens, de l’argent ou une position sociale. Dans le cas d’un futur roi, l’héritage est avant tout moral, politique et historique. Gouverner un pays implique de comprendre son peuple, ses inégalités, ses espoirs et ses frustrations. Cela exige de la sagesse, de la retenue, du courage et une capacité à décider pour l’intérêt général.

À 22 ans, Moulay El Hassan est encore en formation. Il apprend, observe, se prépare. L’idée selon laquelle il “aurait déjà tout” est trompeuse, car rien n’est acquis dans l’exercice du pouvoir. L’histoire regorge d’exemples de souverains héritiers qui ont échoué, faute de vision ou de compréhension des réalités sociales.

Ainsi, l’héritage du pouvoir n’est pas un aboutissement, mais un point de départ risqué, où l’erreur se paie au prix fort.


III. La comparaison sociale : une illusion destructrice

La leçon de morale évoquant une personne de plus de 40 ans n’ayant “même pas hérité d’une moto de quatrième main” illustre une tendance humaine très répandue : la comparaison sociale. Nous avons souvent le réflexe de mesurer notre vie à celle des autres, surtout lorsque l’écart semble injuste ou absurde.

Cependant, comparer la vie d’un citoyen ordinaire à celle d’un prince héritier revient à comparer deux réalités fondamentalement incomparables. Les règles du jeu ne sont pas les mêmes. L’un hérite d’un trône, l’autre hérite parfois de dettes, de responsabilités familiales lourdes ou de circonstances difficiles. Cela ne rend ni l’un supérieur, ni l’autre inférieur.

La comparaison permanente engendre frustration, amertume et sentiment d’échec, alors même que chaque parcours est unique. La réussite ne se limite pas à ce que l’on possède, mais à ce que l’on construit, surmonte et transmet.


IV. L’âge, la réussite et le mythe du “retard”

Dans nos sociétés modernes, l’âge est souvent utilisé comme un critère cruel de réussite. À 20 ans, il faudrait “réussir ses études”, à 30 ans “avoir une situation”, à 40 ans “être installé”. Ce calendrier social rigide ne tient aucunement compte des aléas de la vie : maladies, responsabilités familiales, crises économiques, contextes politiques ou sociaux.

Dire à une personne de plus de 40 ans qu’elle n’a “rien hérité” revient à ignorer tout ce qu’elle a pu construire par elle-même. Beaucoup n’héritent de rien, si ce n’est de valeurs, de courage et de persévérance. Et parfois, ne rien recevoir est précisément ce qui forge la force intérieure et la dignité.

L’héritage matériel ne garantit ni le bonheur, ni la paix intérieure, ni le respect de soi.


V. Une autre leçon de morale : redéfinir la vraie richesse

La véritable leçon que l’on peut tirer de la situation de Moulay El Hassan n’est pas la jalousie ou l’autodépréciation, mais la prise de conscience suivante : la vie n’est pas équitable, mais elle reste significative.

Certains héritent d’un pays, d’autres héritent d’une mission personnelle : élever des enfants dignes, survivre à l’adversité, aider leur entourage, transmettre des valeurs humaines. Ces héritages invisibles ne font pas la une des réseaux sociaux, mais ils sont souvent bien plus durables.

La richesse réelle réside dans la capacité à donner un sens à sa vie, quelles que soient les cartes distribuées au départ.

     


Conclusion

Moulay El Hassan incarne l’héritage du pouvoir, la continuité monarchique et l’espoir d’un avenir pour le Maroc. Son jeune âge impressionne, mais il ne doit pas être utilisé comme un miroir cruel pour juger la valeur des autres existences. Chaque vie a sa dignité, chaque parcours sa noblesse.

Plutôt que de comparer ce que nous n’avons pas reçu, il est plus juste de s’interroger sur ce que nous faisons de ce que nous avons. Car au final, l’histoire ne se souvient pas seulement de ceux qui ont hérité, mais surtout de ceux qui ont su être à la hauteur de leur destin.

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