RD Congo – Bénin : quand la VAR tombe en panne et fait basculer un match
RD Congo – Bénin : quand la VAR tombe en panne et fait basculer un match
Introduction : une polémique arbitrale qui fait trembler le football africain
Le football moderne s’appuie de plus en plus sur la technologie pour garantir l’équité sportive. L’introduction de la VAR (assistance vidéo à l’arbitrage) avait pour objectif principal de réduire les erreurs humaines et d’apporter plus de justice dans les décisions cruciales. Pourtant, lors du match opposant la République démocratique du Congo (RD Congo) au Bénin, un incident majeur est venu remettre en question cette promesse.
Pendant près de dix minutes, la VAR a cessé de fonctionner. Un dysfonctionnement survenu à un moment extrêmement sensible de la rencontre, précisément lorsque le défenseur congolais Chancelle Mbemba aurait commis une faute de main dans sa propre surface de réparation. En l’absence de l’assistance vidéo, l’arbitre n’a pas accordé de penalty au Bénin, provoquant une vive polémique et une vague d’indignation dans le camp béninois comme chez de nombreux observateurs du football africain.
Cet épisode soulève de nombreuses interrogations sur la fiabilité des infrastructures technologiques, la gestion arbitrale en situation de crise et, plus largement, sur l’avenir de la VAR sur le continent africain.
I. Le contexte du match : un enjeu sportif majeur
1. Une rencontre sous haute tension
Le match RD Congo – Bénin ne se résumait pas à une simple opposition amicale. Il s’agissait d’une rencontre à fort enjeu, disputée dans un contexte compétitif où chaque point pouvait peser lourd dans la suite de la compétition (qualification, classement ou prestige régional).
Les deux sélections abordaient la rencontre avec des objectifs clairs :
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La RD Congo, portée par son statut et ses ambitions continentales
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Le Bénin, déterminé à créer la surprise et à s’imposer face à un adversaire réputé
Dès les premières minutes, l’intensité était palpable, avec des duels engagés et une pression constante sur les défenses.
2. Un arbitrage sous surveillance
Consciente des tensions possibles, l’instance organisatrice avait prévu l’utilisation de la VAR, censée garantir une meilleure transparence dans les décisions clés : penalties, cartons rouges, buts litigieux. Mais ce qui devait être un atout s’est transformé en source de controverse.
II. L’incident : la panne de la VAR au pire moment
1. Une interruption technique de dix minutes
Selon les informations rapportées, la VAR aurait cessé de fonctionner pendant environ dix minutes, en raison d’un problème technique non immédiatement identifié. Durant ce laps de temps, aucune assistance vidéo n’était disponible pour aider l’arbitre central.
Ce genre de panne, déjà problématique en soi, devient critique lorsqu’elle survient lors d’une phase décisive du jeu.
2. La faute de main de Chancelle Mbemba
C’est précisément pendant cette période de dysfonctionnement qu’un incident majeur s’est produit. Sur une action dans la surface de réparation congolaise, Chancelle Mbemba, défenseur expérimenté et capitaine de la RD Congo, aurait touché le ballon de la main.
Dans un contexte normal :
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la VAR aurait analysé les images
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l’arbitre aurait été invité à revoir l’action
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une décision plus éclairée aurait pu être prise
Mais sans VAR, l’arbitre a dû se fier uniquement à sa perception en temps réel, dans un environnement de jeu rapide et sous pression.
Résultat : aucun penalty n’a été accordé au Bénin.
III. La réaction du Bénin : colère et sentiment d’injustice
1. Une frustration immédiate sur le terrain
Les joueurs béninois ont immédiatement exprimé leur incompréhension. Les protestations se sont multipliées, tant auprès de l’arbitre que du quatrième officiel. Pour eux, la faute de main semblait évidente et méritait au minimum une vérification vidéo.
L’absence de recours technologique a renforcé un sentiment d’injustice, d’autant plus que la VAR était censée être opérationnelle tout au long du match.
2. Une indignation après le coup de sifflet final
Après la rencontre, la polémique a pris une ampleur considérable :
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supporters béninois dénonçant un « scandale »
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analystes sportifs pointant un manque de professionnalisme
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anciens joueurs appelant à des explications officielles
Pour beaucoup, ce penalty non accordé aurait pu changer le cours du match, tant sur le plan du score que sur la dynamique psychologique.
IV. La VAR en Afrique : progrès technologique ou illusion d’équité ?
1. Des avancées réelles mais inégales
L’introduction de la VAR en Afrique représente une avancée importante. Elle a déjà permis de corriger plusieurs erreurs flagrantes dans des compétitions majeures. Toutefois, son déploiement reste inégal :
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infrastructures parfois insuffisantes
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dépendance à des équipements coûteux
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formation variable des arbitres et techniciens
La panne survenue lors du match RD Congo – Bénin met en lumière ces fragilités.
2. Une technologie qui pose de nouvelles questions
Paradoxalement, la VAR, censée réduire les polémiques, peut parfois les amplifier. Lorsqu’elle fonctionne mal ou de manière intermittente, elle crée :
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une rupture d’égalité entre les équipes
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une perte de confiance dans l’arbitrage
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des soupçons de mauvaise gestion, voire de favoritisme
Même sans intention malveillante, l’image du football africain peut en souffrir.
V. Arbitrage, responsabilité et avenir de la VAR
1. Qui est responsable en cas de panne ?
Cet incident pose une question essentielle : qui doit assumer la responsabilité lorsqu’un outil technologique clé cesse de fonctionner ?
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Les organisateurs de la compétition ?
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Les techniciens chargés de la VAR ?
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L’arbitre central, privé d’assistance ?
Dans tous les cas, les conséquences sportives sont bien réelles pour les équipes concernées.
2. Quelles leçons pour l’avenir ?
Pour éviter que ce type de situation ne se reproduise, plusieurs pistes sont envisagées :
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renforcer les contrôles techniques avant les matchs
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prévoir des systèmes de secours
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améliorer la communication en cas de panne
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définir des protocoles clairs lorsque la VAR est indisponible
Ces mesures sont essentielles pour préserver la crédibilité des compétitions africaines.
Conclusion : un match marqué par la controverse
Le match entre la RD Congo et le Bénin restera dans les mémoires, non seulement pour son enjeu sportif, mais surtout pour cette panne de la VAR survenue au pire moment. La faute de main présumée de Chancelle Mbemba, non sanctionnée en raison d’un dysfonctionnement technique, a ravivé les débats sur l’équité, la fiabilité technologique et la gestion de l’arbitrage en Afrique.
Au-delà du résultat, cet épisode rappelle une vérité fondamentale : la technologie ne peut garantir la justice sportive que si elle est fiable, maîtrisée et équitablement appliquée. À défaut, elle risque de devenir une source supplémentaire de frustration et de division.