Présidentielle : la Cour Constitutionnelle confirme Félix Tshisekedi président de la République
La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo a confirmé la réélection de Félix Tshisekedi à la présidence lors de l’élection du 20 décembre. Avec plus de 73 % des voix, le président sortant a obtenu une victoire éclatante, renforçant ainsi sa légitimité. Malgré les contestations et les requêtes déposées par certains candidats, la Cour constitutionnelle a rejeté ces demandes et a proclamé les résultats définitifs de l’élection.
Selon les résultats définitifs annoncés par la Cour constitutionnelle, Félix Tshisekedi a remporté l’élection présidentielle avec 73,47 % des voix, une légère augmentation par rapport aux chiffres provisoires publiés par la Centrale électorale. Ces résultats ont été obtenus après l’annulation des suffrages enregistrés dans deux circonscriptions où des fraudes ont été constatées notamment dans les territoires de Masimanimba et Yakoma.
Des chiffres légèrement modifiés
Bien que l’ordre d’arrivée des candidats ne soit pas modifié, certains pourcentages de voix ont légèrement changé. Le candidat Moïse Katumbi conserve sa deuxième position avec 18,08 % des suffrages. Martin Fayulu, un autre candidat, voit son pourcentage de voix réviser à 4,92 %, tandis qu’Adolphe Muzito obtient 1,13 % des voix. Les autres candidats, y compris le prix Nobel de la paix Denis Mukwege, n’ont pas réussi à dépasser la barre de 1 %.
Le scrutin présidentiel du 20 décembre, combiné également aux législatives nationales, provinciales et locales, a été prolongé en raison de nombreux problèmes logistiques. Malgré ces difficultés, la Cour constitutionnelle a considéré que ces problèmes n’avaient pas altéré l’intégrité des résultats de l’élection présidentielle.
Contestations de Théodore Ngoy rejetées
Dans son arrêté rendu public, la Cour constitutionnelle a déclaré la requête recevable au regard du délai prévu par la loi électorale, mais a jugé que les allégations de Théodore Ngoy étaient non fondées.
Théodore Ngoy, l’un des candidats à la présidentielle, avait déposé une requête en annulation des résultats, se basant sur de nombreuses irrégularités présumées qui auraient entaché l’intégrité du scrutin présidentiel. Parmi ces allégations figuraient des bourrages d’urnes, des destructions de machines à voter, des prolongations du vote au-delà de la date limite et la non-absence d’affichage des listes d’électeurs.
La Cour constitutionnelle a examiné attentivement les arguments présentés par Théodore Ngoy, mais a conclu que les griefs allégués n’avaient aucune conséquence sur les résultats du scrutin d’autant plus qu’il y a un fossé entre Félix Tshisekedi classé premier avec plus 13 millions de voix exprimées contre celui de Théodore Ngoy qui représente que 0,2 %.S’agissant du déroulement des opérations de vote en dehors des jours fériés ou des week-ends, la Cour a estimé que la CENI n’a pas violé la loi électorale dans la conduite du scrutin présidentiel.
Par ailleurs, la plus haute juridiction du pays a souligné qu’elle ne peut annuler les élections car il y a un écart considérable entre le candidat Félix Tshisekedi qui a obtenu plus de 13 millions de voix au suffrage contre 4 mille voix. Cependant, les irrégularités soulevées n’ont pas influé sur le score.
En ce qui concerne l’inconstitutionnalité soulevée par Théodore Ngoy quant à la poursuite du scrutin combiné, la Cour constitutionnelle a rappelé qu’elle n’avait compétence pour juger de l’inconstitutionnalité qu’en cas des actes législatifs. Dans le cas d’espèce, qui concernait une élection présidentielle, la Cour a rejeté cette exception soulevée par Théodore Ngoy.
La requête en annulation de lA présidentielle d’Ehetshe Mpala David rejetée
Hormis la requête de Ngoy, la Cour constitutionnelle a déclaré irrecevable la requête introduite par M. Eetshe Mpala David demandant l’annulation de l’élection présidentielle du 20 décembre 2023.
Dans sa décision rendue publique la plus haute juridiction du pays motive son rejet par le «défaut de qualité» du requérant, qui n’était pas candidat à ce scrutin, et par la «prématurité» de sa saisine, intervenue avant l’expiration du délai de recours contre les résultats provisoires.
À l’audience du 8 janvier, Eetshe Mpala David a dû faire face aux avocats du président réélu Felix Tshisekedi, ainsi qu’aux experts de la Commission électorale nationale indépendante et au ministère public, tous unanimes sur l’irrecevabilité de sa demande.
La confirmation de la réélection de Félix Tshisekedi à la présidence de la République démocratique du Congo par la Cour constitutionnelle consolide sa position à la tête du pays. Malgré les contestations et les accusations de fraudes, la Cour a validé les résultats définitifs de l’élection, confirmant ainsi la victoire de Tshisekedi. Maintenant que l’élection est officiellement confirmée, il reste à voir comment le président réélu abordera les défis et les attentes du peuple congolais au cours de son deuxième mandat.
La Belgique SOULIGNE L’IMPORTANCE DES DEFIS A RELEVER
La Belgique est le premier pays européen à lui avoir adressé ses félicitations après la confirmation de sa réélection par la Cour constitutionnelle. Dans un communiqué, la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, souligne l’importance des défis à relever au cours du nouveau mandat.
Elle encourage le président congolais à poursuivre ses efforts en matière de bonne gouvernance, de droits humains, de lutte contre la corruption et de réforme des secteurs de la sécurité et de la justice. La Belgique souhaite également voir progresser l’égalité des genres, les questions sociales et environnementales, ainsi que le climat des affaires.
Mme Lahbib appelle par ailleurs tous les acteurs politiques et la société civile congolaise à œuvrer à la cohésion nationale. Elle réitère le soutien belge aux initiatives diplomatiques régionales visant une pacification durable de l’est de la RDC.
Forts des liens entre leurs populations, la Belgique et la RDC resteront engagées dans leur coopération afin de répondre aux défis du pays. Cet appui belge aux réformes de gouvernance et au renforcement de l’état de droit en RDC témoigne de la volonté de contribuer au développement démocratique et à l’amélioration des conditions de vie de la population congolaise.