Présidentielle américaine : déjà nommés, ils sont l’avant-garde de la future présidence Trump

Donald Trump semble déjà présider les Etats-Unis. Le prochain président multiplie les nominations depuis Mar-a-Lago, sa «Maison Blanche» de Palm Beach, en Floride. Il rencontrera Joe Biden ce mercredi 13 novembre à Washington.

Donald Trump le 6 novembre le soir de sa victoire à la présidentielle américaine.

AP
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Leurs dernières déclarations, et les derniers articles de presse qui leur ont été consacrés, ont été visionnés et relus sur les écrans de la transition war room de Mar-a-Lago (le quartier général de la transition).

C’est le «Wall Street Journal», le respecté quotidien financier, qui l’a révélé lundi 11 novembre: le golf de Donald Trump est désormais doté d’une salle sécurisée où son équipe chargée de la transition regroupe l’ensemble des données sur les membres possibles de sa future administration.

Et pas n’importe quel terrain: d’ici au 5 novembre, date de l’élection présidentielle, c’est sur les routes, entre Chicago, où Kamala Harris a été investie par la convention démocrate à la mi-août, et Mar-a-Lago, le fief de Donald Trump en Floride, que je rédigerai ces chroniques matinales en cinq points. En plus: une série de reportages à ne pas manquer et des vidéos et photos de mon collègue Pierre Ballenegger.

Dans cette pièce, les CV et, surtout, les dernières prises de paroles publiques des intéressés défilent. «Tout est beaucoup plus professionnel qu’en 2016. En fait, Donald Trump se comporte déjà comme s’il était président» a expliqué à Fox News le sénateur républicain de Floride Rick Scott, réélu le 5 novembre. L’homme est bien placé pour le savoir: il se bat pour obtenir l’aval du «président élu» afin de devenir chef de la nouvelle majorité à la chambre haute, que les démocrates viennent de perdre.

Quels sont les noms déjà sortis de cette transition war room ? En voici cinq qui disent la volonté de Donald Trump d’avancer vite sur ses principales promesses de campagne. Tellement vite qu’il a déjà demandé au Sénat de renoncer à auditionner ses candidats, et d’avaliser sans débat leurs nominations. Un autre nom pourrait être confirmé très vite: celui du sénateur de Floride Marco Rubio, qui succèderait à Antony Blinken au poste de Secrétaire d’État.

Susie Wiles, la patronne

Susie Wiles

Susie Wiles est désormais la cheffe de cabinet de Donald Trump.

AP Photo/Alex Brandon/ Alex Connor

Cette lobbyiste politique influente âgée de 67 ans, fille d’un ancien joueur de football américain devenu commentateur vedette, est déjà la patronne. A Mar-a-Lago, rien n’est décidé sans que la future Chief of Staff (secrétaire générale) de la Maison Blanche donne son aval.

Elle a deux cartes en main selon les médias américains. La première est évidemment le soutien de Donald Trump, dont elle sait modérer les colères et les impulsions. Elle sera la première femme à occuper ce poste crucial, où elle remplacera Jeff Zients, nommé par Joe Biden en juin 2023.

La seconde carte est son ancrage en Floride, d’où elle est originaire, et où Trump, 78 ans, entend passer le plus de temps possible loin de Washington. Son handicap: sa méconnaissance des arcanes du gouvernement fédéral. Sauf que, justement, le futur président veut tout bousculer. Elle compte de solides amis à Washington parmi ses anciens clients: SpaceX (la firme spatiale de Elon Musk), le géant des télécoms AT&T et l’ambassade du Qatar.

Lee Zeldin, le «tsar» vert

Lee Zeldin

Lee Zeldin et Donald Trump le 23 septembre 2024 à Smithton en Pennsylanie.

 

AP Photo/Alex Brandon)

Ce juriste, ancien membre de la Chambre des représentants des États-Unis, a été l’élu républicain de la première circonscription de l’État de New York de 2015 à 2023 (qui inclut Long Island et de nombreux quartiers huppés). Le voici nommé patron de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), soit le «tsar vert» de la future administration.

La rapidité de sa nomination est évidemment liée à la tenue à Bakou (Azerbaïdjan) de la COP 29, la conférence sur le climat qui s’est ouverte ce lundi et se poursuit jusqu’au 22 novembre. Joe Biden a renoncé à s’y rendre. Lee Zeldin, 44 ans, a sa feuille de route.

Il sera chargé de «mettre en œuvre le programme trumpiste en matière d’énergie et d’environnement, qui comprend le retrait des règles de l’ère Biden sur le climat et la pollution de l’air et l’annulation potentielle de millions de dollars de financement pour les énergies propres dans le cadre de la loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act)». La Californie redoute également que l’agence fédérale remette en cause ses normes écologiques beaucoup plus strictes.

Tom Homan, le chasseur de migrants

Tom Homan

Tom Homan lors d’un point presse lors de la campagne pour les primaires républicaines de Donald Trump.

 

AP Photo/Matt Rourke, archives

C’est à un policier que Donald Trump vient de confier la mission de refouler en masse les migrants clandestins. Tom Homan, 62 ans a fait toute sa carrière dans la police des frontières, jusqu’à sa nomination comme numéro deux de l’ICE (U.S. Immigration and Customs Enforcement) par Barack Obama.

Pour Donald Trump, il sera le «tsar des frontières», ce qui devrait lui valoir d’agir dès le 20 janvier 2025, date de l’investiture du nouveau président. Celui-ci a en effet répété plusieurs fois qu’il prendra des mesures dès le jour 1, y compris de façon autoritaire s’il le faut.

Deux États seront à coup sûr dans le collimateur de Tom Homan: le Texas (où vivent entre 1,5 et deux millions de clandestins) et la Californie (plus d’un million). Au total, il y aurait onze millions de migrants sans papiers aux Etats-Unis. Question: Tom Homan ouvrira-t-il des camps de rétention géants? Et demandera-t-il à l’armée d’en assurer la garde? Point important: sa fonction ne requiert pas l’approbation du Sénat.

Elise Stefanik, «America First» à l’ONU

 Elise Stefanik

Elise Stefanik lors d’un rassemblement républicain pour Donald Trump le 27 octobre 2024 à New York.

 

AP Photo/Evan Vucci

Pas de quartiers. La prochaine ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU) sera là pour s’assurer que les intérêts des Etats-Unis seront toujours prioritaires, quitte à bloquer le système multilatéral déjà très grippé. «L’Amérique d’abord» sera son mandat, indique le communiqué officiel de l’équipe Trump.

Cette élue républicaine de la 23e circonscription de New York venait d’être à nouveau reconduite pour un mandat de deux ans. En 2014, date de sa première élection, Elise Stefanik, 40 ans, était la plus jeune femme jamais élue au Congrès. De confession catholique, elle a toujours été l’une des plus ferventes défenseure de l’État d’Israël. Elle a aussi plusieurs fois dénoncé l’antisémitisme qui règne, selon elle, sur les campus américains. Sa nomination a donc de quoi inquiéter à Genève, l’autre QG de l’ONU.

Stephen Miller, le fonceur

Stephen Miller

Stephen Miller lors de la campagne de Donald Trump le 3 novembre 2024.

AP Photo/Matt Rourke

AP Photo/Matt Rourke

Ce communicant californien de 39 ans sera l’adjoint de Susie Wiles à la Maison Blanche. Sauf que son profil est très différent. La secrétaire générale est une championne de la logistique qui sait dompter son tempétueux patron. Stephen Miller, lui, sera l’envoyé permanent du vice-président J.D. Vance et de Donald Trump Jr, le fils aîné du futur président, dont il est très proche.

Chargé des discours présidentiels sous le premier mandat Trump, Stephen Miller est un combattant MAGA (Make America Great Again). Il a créé son propre groupe à but non lucratif, America First Legal Foundation, pour lutter contre l’administration Biden devant les tribunaux. Il a souvent défendu Donald Trump sur Fox News.

Le grand plan de déportation massive des migrants porte sa marque. «Nous allons recourir au vaste arsenal des pouvoirs fédéraux pour mettre en œuvre la plus spectaculaire des répressions migratoires» avait-il déclaré en novembre 2023 au «New York Times»

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