Modification de la Constitution: Le « Oui mais… » de Kamerhe, Bemba et Bahati

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Le débat sur la modification de la Constitution de la République poursuit son bonhomme de chemin dans l’opinion publique en République Démocratique du Congo. Chaque jour qui passe, des prises de position sont enregistrées dans les médias dans le sens de la révision, du changement ou de maintien de la Loi fondamentale du pays.

Si à l’Opposition, on ne veut entendre parler, ni de la révision, encore moins du changement de la loi fondamentale, par contre à la Majorité ou à l’Union Sacrée de la Nation, c’est l’adhésion totale à cette initiative du Président de la République qui veut que le pays soit doté d’une nouvelle Constitution adaptée aux réalités actuelles du pays.

Cependant, dans le chef de certains ténors de présidium de l’USN, à l’instar de Jean-Pierre Bemba, Vital Kamerhe et Modeste Bahati, c’était le silence radio. Personne n’avait pipé mot ou faire un quelconque commentaire sur ce qu’avait annoncé le Président de la République à Kisangani, à Lubumbashi, à Kipushi, à Kalemie et à Isiro.

Il a fallu attendre que le leader du Mouvement de Libération du Congo s’exprima sur les ondes de la radio Top Congo Fm pour que les langues se délient. Modeste Bahati et Vital Kamerhe ont fini par se prononcer sur cette question mais avec des réserves contrairement à Augustin Kabuya, Christophe Mboso et Jean Michel Sama qui étaient les premiers à rejoindre sans condition l’initiative de Félix Tshisekedi.

 Tout se jouera à la mise en place de la commission multidisciplinaire

C’est Vital Kamerhe qui était le dernier ténor de présidium de l’union sacrée de la nation à se prononcer sur l’initiative de président de la République de modifier voire de changer la constitution de la République.

En effet, contrairement à Jean-Pierre Bemba qui a choisi le studio de la radio Top Congo FM pour s’exprimer et Modeste Bahati Lukwebo qui s’est résolu à s’offrir une matinée politique, Le Président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a profité de l’entretien qu’il a eu avec le Président de le République, Félix Tshisekedi, à la veille de son discours sur l’état de la Nation, pour lever tout équivoque.

À l’image d’un enseignant, celui qu’on surnomme « Mwalimu » traduisez « Enseignant » a d’abord rappelé les dispositions de l’article 218 de la Constitution qui reconnaissent au Président de la République, au Gouvernement réuni en Conseil des ministres, aux deux chambres du Parlement et au Peuple Congolais, à travers une pétition de cents milles signatures l’initiative de modifier la constitution.

Cependant, VK indique que la question pousse à la réflexion. « Certains commencent à réfléchir à haute voix ; d’autres réfléchissent à voix basse et certains préfèrent aller vite en besogne. Ce que le Président n’a demandé à personne », a fait remarquer Vital Kamerhe qui visiblement, est de ceux qui réfléchissent à voix basse. Voilà qui justifie sa prise de position tardive et réservée. A contrario, sans qu’il ait déclaré ouvertement, Augustin Kabuya et les autres « pro changement de la Constitution » sont dans le camp de ceux qui vont vite en besogne, sans que le Président de la République leur ai demandé. Et c’est ce qui justifierait la précipitation avec laquelle la campagne en faveur du changement de la Constitution est menée par ce camp.

En toute prudence et sans se prononcer clairement, Vital Kamerhe attend la mise en place de la commission multi disciplinaire qui sera chargée de la rédaction de la nouvelle constitution pour lever une option là-dessus.

Les discours de Jean-Pierre Bemba, Modeste Bahati et Vital Kamerhe ont un dénominateur commun, c’est cette commission multidisciplinaire. Donc pour le trio, point n’est besoin de se précipiter pour un quelconque feu vert au changement de la Constitution. Ce n’est un secret de polichinelle que Kamerhe, Bemba et Bahati nourrissent des ambitions de briguer la magistrature suprême à la fin de deux mandats constitutionnels de Félix Tshisekedi en 2028. Ce serait prématuré pour eux de rejeter une telle démarche, même s’ils n’en sont pas d’accord, étant donné qu’ils sont encore « à la mangeoire » et ont intérêt à protéger leurs intérêts.

Tout se jouera donc à la mise en place de la commission multidisciplinaire et ses conclusions pour que Jean-Pierre Bemba, Modeste Bahati et Vital Kamerhe, chacun en ce qui le concerne, prenne position.

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