« Le pouvoir de Kinshasa s’est montré, incapable de décider de la fermeture de nos frontières, de la rupture des relations diplomatiques avec le pays agresseur et, pire de doter notre armée de moyens nécessaires pour défendre l’intégrité de notre territoire », a déclaré le leader de l’Ecidé.

Martin Fayulu a accusé Félix Tshisekedi d’entretenir la cacophonie dans la chaîne de commandement en ce qui concerne l’attaque dans la province du Nord-Kivu, a-t-il révélé hier jeudi 2 mars au cours d’une conférence de presse.

Pour preuve, Martin Fayulu a rappelé qu’en juin 2021, « M. Tshisekedi s’était plaint qu’on lui avait menti sur les effectifs de 21.000 militaires en opération dans le territoire de Beni alors qu’en réalité il n’y en avait que moins d’un tiers« . « Cependant, a-t-il poursuivi, à ce jour, aucune sanction n’a été prise« .

Le président de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) a fait remarquer qu’ « il avait été révélé que jusqu’au 18 août 2021, soit au 3ème mois de l’instauration de l’état de siège inutile en Ituri et au Nord-Kivu, au moins 74 millions de dollars avaient été débloqués à cette fin, dont 68% avaient été consommés par les différents états-majors à Kinshasa« .

« Aucun des auteurs de la maffia arreté »

Martin Fayulu s’est plaint du fait qu’ « aucun des auteurs de cette maffia n’a été sanctionné ». Pire, a-t-il expliqué, « pour les opérations en cours contre le M23/RDF, M. Félix Tshisekedi entretient à dessein la cacophonie dans la chaîne de commandement par le déploiement incompréhensible sur le terrain d’une vingtaine de Généraux« . D’où son appel que la guerre à l’Est cesse d’être un business.

Face à cette situation, l’opposant a fait savoir que « le pouvoir de Kinshasa s’est montré, incapable de décider de la fermeture de nos frontières, de la rupture des relations diplomatiques avec le pays agresseur et, pire de doter notre armée de moyens nécessaires pour défendre l’intégrité de notre territoire« .

Sous-traiter la sécurité intérieure de la RDC

Le 14 décembre 2022, a insisté Martin Fayulu, « les polices congolaise et rwandaise avaient signé un mémorandum d’entente pour établir une unité opérationnelle conjointe à Goma afin, soi-disant, de protéger la région de la contrebande« . En réalité, a-t-il estimé, « la démarche consistait à sous-traiter la sécurité intérieure de la RDC et permettre au Rwanda de contrôler cette partie du pays qu’il convoite tant. C’est à raison que ce projet avait rencontré une opposition farouche auprès des Congolais« .

« Pour contourner le refus des Congolais à l’entrée de la police rwandaise dans notre pays, M. Tshisekedi s’est accordé avec M. Kagame, son « partenaire fiable », pour précipiter, sans le consentement des Congolais, l’adhésion de la RDC à l’EAC, le 29 mars 2022« , a renchéri le chef de file de l’Ecidé. « Curieusement, deux mois et demi après, soit le 13 juin 2022, l’armée rwandaise, se servant une fois de plus du label M23, a commencé sa croisade dans nos localités et villages du Nord-Kivu », a expliqué Martin Fayulu.

Ce cadre de la coalition Lamuka a reconnu que les députés et sénateurs ont plusieurs fois questionné le chef d’état-major et le ministre de la Défense sur le sujet, « mais ces derniers semblent ne pas être très au courant de ce qui se passe« . Manifestement, a ajouté Fayulu, « c’est une affaire entre deux partenaires, Messieurs Tshisekedi et Kagame. C’est ici que l’interrogation du professeur Paul Mahindo trouve tout son sens : « Et si Kagame venait à la rescousse de Tshisekedi? ».

« AUCUN CENTRE D’ENRÔLEMENT OUVERT À RUTSHURU »

Martin Fayulu a également dénoncé le fait qu’ « à ce jour, en plus des 11 groupements passés sous occupation du M23/RDF en territoire de Rutshuru, aucun centre d’enrôlement n’a ouvert dans les 3 groupements non occupés, à savoir Kanyaboyonga, Mutanda et Bukombo« . « Il en est de même du territoire de Masisi où 2 groupements (Kamuronza et Mupfuni Shanga) seulement sur 19 ont connu l’ouverture des centres d’enrôlement pendant moins d’une semaine », a-t-il renchéri.

Il est clair pour Martin Fayulu qu’ »il s’agit d’une preuve éloquente de l’incapacité avérée de M. Félix Tshisekedi d’assurer le fonctionnement régulier des institutions et de défendre l’intégrité du territoire national, en dépit des 22 mois de prorogation d’un état de siège inutile« . Ce qui lui a laissé à dire que « le chef de l’État ne peut donc se prévaloir de sa propre turpitude aux fins de justifier un glissement de son pouvoir défaillant ».

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