Kagame accuse la RDC auprès de l’UA
Pour le Président rwandais, son pays a été exclu de ces assises internationales «sur instruction des dirigeants congolais».
Paul Kagame accuse la RDC auprès de l’Union africaine (UA). Dans sa correspondance adressée à Azali Assoumani, Président de l’Union des Comores et Président de l’UA, le Président rwandais estime que son pays a été exclu du 22ème sommet ordinaire de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) tenu le 25 février à Kinshasa «sur instruction des dirigeants congolais».
«(…) Je tiens également à vous (Asali Asoumani) informer que le Rwanda a été exclu de la participation au 22ème Sommet ordinaire de la CEEAC tenu à Kinshasa, sur instruction du pays hôte la RDC», a écrit Paul Kagame. Et d’ajouter : «Cela s’est produit malgré la confirmation écrite formelle de la Commission de la CEEAC que le Rwanda, un État membre à part entière, participerait virtuellement. Des explications à cette violation inacceptable du traité de la CEEAC ont été recherchées».
« LES INSTITUTIONS AFRICAINES NE SERONT PAS PRISES AU SERIEUX »
Paul Kagame est d’avis que «les institutions africaines ne seront pas prises au sérieux par nos citoyens ou nos partenaires si nous permettons que nos affaires soient gérées de cette manière».
Toujours dans sa correspondance adressée à l’UA, Paul Kagame reconnaît que «la réforme institutionnelle de l’Union Africaine a entraîné un certain nombre de changements et aux pratiques de recrutement de l’UA, pour les rendre plus efficaces, efficients et transparents».
Le dirigeant rwandais a attiré l’attention d’Azali Assoumani «sur plusieurs anomalies qui se sont produites lors du récent Sommet, qui » croit-il, « doivent être discutées lors de la prochaine réunion de l’UA».
Premièrement, révèle Paul Kagame, «l’Assemblée est un organe de chefs d’État et de gouvernement qui gère les priorités stratégiques». «Les dirigeants mandatés pour présenter des rapports d’actualité ne sont pas chronométrés, pourtant le président de la République de Sierra Leone a été empêché à deux reprises de livrer efficacement ses deux rapports, ce qui a provoqué une grave consternation», s’est-il plaint.
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« AUCUN DEBAT N’A ETE AUTORISE »
«Plus tard, poursuit Paul Kagame, alors qu’il présentait une mise à jour importante, le président de la République du Ghana a été interrompu à deux reprises et n’a finalement pas pu terminer sa déclaration».
Deuxièmement, affirme le Rwandais Kagame, «aucun débat n’a été autorisé sur la nomination du directeur général du CDC Afrique, même si trois États membres avaient demandé la parole. C’était le seul point de l’ ordre du jour sur lequel le débat était interdit».
Par ailleurs, Paul Kagame soutient que «le rapport rendu par le Conseiller juridique sur les délibérations du Comité des Chefs d’ Etat et de Gouvernement sur l’Afrique CDC n’explique pas pourquoi la candidate classée première, une femme, n’a pas été retenue». «Plus troublant, explique-t-il, «à part vous-même (Azali Assoumani), aucun chef d’État ou de gouvernement n’a pris part à la réunion du Comité, et les fonctionnaires délégués étaient pour la plupart au-dessous du niveau minimum».
La saisine de Paul Kagame contre la RDC s’agissant de la non-participation du Rwanda au 22ème Sommet de la CEEAC s’ajoute à la crise entre ces deux pays. Le régime de Kigali est accusé d’alimenter les rebelles du M23 en activité dans la province du Nord-Kivu. Ce qu’a toujours nié Paul Kagame alors que le rapport des experts de l’ONU a établi la présence de l’Armée rwandaise sur le sol congolais.