Un petit séisme. Fidèle parmi les fidèles de l’ancien président Joseph Kabila, Léonard She Okitundu, ayant déjà pris ses distances avec son ancien parti – le PPRD, a aussi transhumé. L’ex-chef de la diplomatie congolaise a décidé d’embrasser comme Boshab et les autres caciques de l’ancien parti présidentiel, l’Union sacrée de Félix Tshisekedi. Au même moment, le lumumbiste a mis en place sa propre machine politique.
Rupture actée. Léonard She Okitundu a quitté Kabila. Il n’est pas le premier et ne sera pas le dernier. Le ministre des Affaires étrangères honoraire trace sa nouvelle voie. Dans son entourage, l’explication tient de son engagement à défendre la patrie. Lui qui a sillonné le monde pour porter la cause de la République. Quoi de plus normal qu’en ce moment où le pays est agressé de prêter main-forte à l’actuel chef de l’État pour sortir le pays du chaos sécuritaire entretenu par le régime despotique de Kigali.
Okitundu était l’un des visages, si pas le symbole du pouvoir Kabila à l’international. Mais, le fin diplomate pense qu’il était temps de tourner la page et de relever de nouveaux challenges. Apparemment, l’ex-dircab de JKK ne partageait plus l’approche de son ancienne famille politique. De la rupture de l’accord FCC-CACH, il doit avoir beaucoup à dire. Le sénateur du Sankuru avait toujours milité pour éviter un crash. Il n’avait pas été entendu. Aujourd’hui, la famille politique de Joseph Kabila peine à s’imposer sur le terrain politique, avance un élu ex-PPRD.
Les extrémistes s’embourbent et ne voient pas d’issue. Face au taciturne Kabila, le ciel s’était davantage obscurci, ne laissant aucune lumière sur l’avenir politique du PPRD, mieux du FCC. Dans la tourmente, Okitundu vire ainsi comme les Boshab, Lumanu et Tunda à l’Union sacrée. Une plateforme constituée aujourd’hui à 70% des anciens kabilistes. “En politique, on avance, on ne recule pas, on regarde le passé et on construit l’avenir”, se console un ministre, ancien chantre de la kabilie, aujourd’hui extrémiste tshisekediste.
She Okitundu reste convaincu d’avoir fait un meilleur choix. Il fait fi de la médisance et de ceux qui pensent qu’il va quémander un poste. Le candidat malheureux à la présidence du Sénat en 2006 affiche désormais une autre posture. Loin de se précipiter pour la bataille des postes, le signataire de la charte de l’Union sacrée veut incarner une classe politique qui prône les valeurs, les idées pour construire le pays et non exhiber l’avidité du pouvoir pour le pouvoir.