G20 à Rio : lancement d’une Alliance globale contre la faim, l’idée de taxer les super-riches avance

Amériques

Au sommet du G20 à Rio de Janeiro, les négociations climat ont fait du surplace lundi après la COP29 de la semaine passée. Le président brésilien, à la tête du forum, a cependant réussi à lancer une Alliance globale contre la faim et a obtenu un engagement commun à coopérer pour une taxation effective des plus fortunés.

Les leaders du G20 posent pour une photo de groupe à l'ouverture du sommet, à Rio de Janeiro, au Brésil, lundi 18 novembre 2024.
Les leaders du G20 posent pour une photo de groupe à l’ouverture du sommet, à Rio de Janeiro, au Brésil, lundi 18 novembre 2024. © Manuel Balce Ceneta, AFP

Des désillusions et des engagements au sommet du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil. Les dirigeants des plus grandes économies mondiales n’ont pas engrangé d’avancée majeure pour débloquer les négociations climat, lundi 18 novembre.

Mais le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qui préside le forum cette année, peut se targuer d’avoir pu lancer une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, coalition de 82 pays, et d’un succès avec un engagement commun à coopérer pour imposer « effectivement » les plus fortunés.

Pas de fumée blanche sur le climat

Alors que la conférence sur le climat COP29 de Bakou n’a pas permis, en plus d’une semaine, de dessiner d’accord entre pays riches et pays émergents sur qui doit financer l’adaptation au changement climatique, une grande attente était placée dans les dirigeants du G20.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, les avait exhortés dimanche à assumer leur « leadership » et à faire « des compromis » pour débloquer les négociations.

Aucune fumée blanche n’est cependant sortie du Musée d’art moderne, au bord de la sublime baie de Rio, où se tenait le sommet.

« Les dirigeants renvoient la balle à Bakou, mais le problème c’est que les personnes qui prennent les décisions sont en fait à Rio », a réagi auprès de l’AFP Mick Sheldrick, cofondateur de l’ONG Global Citizen. « Ils ne se sont pas montrés à la hauteur de l’enjeu », a-t-il ajouté, regrettant qu’il n’y ait pas « même une référence à ce qui a été obtenu à la COP28″ l’an dernier à Dubaï.

Les leaders du G20 n’ont en effet pas repris dans leur déclaration l’engagement à « opérer une transition juste, ordonnée et équitable vers une sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques », qui avait été arraché à Dubaï.

Les membres du G20 (19 pays, ainsi que l’Union européenne et l’Union africaine) représentent 85 % du PIB mondial et 80 % des émissions de gaz à effet de serre.

Coopérer pour taxer les personnes très fortunées

Les dirigeants du G20 ont endossé l’idée de coopérer pour taxer « effectivement » les personnes très fortunées, une victoire pour le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva.

« Dans le plein respect de la souveraineté fiscale, nous chercherons à nous engager de manière coopérative afin d’assurer que les personnes très fortunées soient effectivement taxées », indique la déclaration finale.

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L’économiste spécialiste des inégalités Gabriel Zucman, à qui la présidence brésilienne du G20 avait commandé un rapport sur le sujet plus tôt cette année, a salué « une décision historique ».

Une Alliance contre la faim, des réserves de Milei

Le président argentin Javier Milei, allié de Donald Trump, apparaît incontestablement comme l’une des vedettes du sommet. Le libertarien a annoncé par avance que, tout en signant le texte, il avait rejeté « plusieurs points », notamment « une plus grande intervention de l’État » contre la pauvreté. Après avoir snobé l’Alliance contre la faim, son pays s’est toutefois ravisé.

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« L’Argentine a seulement émis quelques réserves », a minimisé une source diplomatique brésilienne.

L’Alliance globale contre la faim et la pauvreté, lancée lundi avec 82 pays signataires, est l’initiative sociale phare de Lula pour la présidence brésilienne du G20. Elle vise à unir les efforts afin de dégager des moyens financiers ou de répliquer les initiatives qui fonctionnent localement.

L’objectif est d’atteindre un demi-milliard de personnes d’ici à 2030, en donnant une dimension internationale au combat contre la faim et les inégalités.

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