Félix Tshisekedi honore la mémoire du Maréchal Mobutu
Le 5ème Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a participé hier à la Cathédrale catholique Notre Dame, dans la commune de Lingwala, à la messe ayant commémoré la disparition d’un de ses prédécesseurs à la magistrature suprême du pays, le Maréchal Mobutu Sese Seko, survenue il y a 26 ans à Rabat au Maroc. Honorer la mémoire de celui qui vous a précédé dans l’exercice des mêmes fonctions que vous constitue un geste qui mérite d’être salué par tout Congolais sensé. En effet, la force d’un pays reste sa mémoire collective, attestent les sages. Cette mémoire se nourrit de toutes les épopées de ce pays que le premier des Congolais est appelé à honorer chaque fois que l’occasion se présente.
C’est l’occasion de nous interroger sur le bilan de celui qui a eu à diriger le Congo durant 32 ans avec plusieurs hauts faits qui ont relevé le pays au rang d’un des grands pays en Afrique. Qu’on aime ce grand homme d’Etat ou non, celui qui a laissé sa marque déposée de gouvernance dans cette Afrique fait partie incontestablement de notre mémoire collective. De la mémoire collective de tous les millions de Congolais que compte la RDC.
On doit à celui à qui appartient le slogan resté d’actualité et fort célèbre »Zaïre liboke moko, Lisanga bo Tata bo moko, mama bo moko, Ekolo bo moko, Parti bo moko Mokonzi bo moko’‘, l’unité de l’ex-Zaïre pour laquelle il s’est battu et ne transigeait aucunement. Un fait que l’officiant du jour, l’abbé Yves Koko, a fait remarquer en évoquant le souvenir d’un dirigeant qui a légué l’esprit de l’unité nationale.
Interrogée, l’Histoire nous rappelle que Etienne Tshisekedi, d’heureuse mémoire, a combattu près des 40 ans le régime de feu Maréchal Mobutu après avoir été l’un des piliers du même régime. Son fils de président n’a donc pas eu tort en honorant la mémoire de celui qu’on a surnommé aussi la Toque de léopard, après l’avoir également fait avec le tout premier président de la République démocratique du Congo, Joseph Kasa-Vubu.
Seulement, souhaitent certains observateurs avisés, il ne faudra pas que ce geste, cet acte que bien des Congolais ont eu à saluer, surtout lorsqu’il était souligné par cette image ayant montré Félix Tshisekedi (enfant d’Etienne Tshisekedi) assis aux côtés des enfants de feu Mobutu, soit dicté par des intérêts électoralistes d’autant qu’on est à quelque 4 mois des élections générales.
SE GARDER DE DEUX CHOSES
On doit donc se garder de deux choses : primo, de faire de cet hommage une séduction à effet électoraliste. Secundo, il ne faudra pas que cette démarche louable soit sélective. Il importe, donc, qu’elle soit étendue à tous les anciens chefs de l’Etat, vivants ou morts ayant présidé aux destinées du Congo-Kinshasa. De Joseph Kasa-Vubu à Joseph Kabila en passant par Laurent-Désiré Kabila.
Sans aucune intention de vouloir canoniser ces Magistrats suprêmes honoraires, il y a lieu de reconnaître cependant et d’exalter ce qu’ils ont posé comme actes positifs dans ce pays. Ainsi aidera-t-on aussi bien la jeunesse que la postérité à connaître les réalisations mémorables à l’actif de ces dirigeants.
C’est l’exemple du témoignage inédit fait par l’abbé Joseph Lukelo, un autre prêtre proche de la famille Mobutu, sur les derniers jours du Maréchal qu’il a décrit comme « un dirigeant ayant connu la gloire et la foi. » L’attention de l’assistance a été captivée de manière particulière par la dernière confession de Mobutu et la messe des suffrages que ce religieux avait célébrée dans sa résidence de Rabat.
DE NOMBREUSES ACTIONS D’HOMMAGES AUX ANCIENS CHEFS D’ETAT
Depuis son élection à la magistrature suprême en décembre 2018, on doit au président Félix Tshisekedi de nombreuses actions d’hommages aux anciens chefs d’Etat et autres personnalités ayant marqué l’histoire du pays.
A l’occasion d’une mission d’itinérance dans la province de l’Equateur, il avait fait part de son intention d’organiser au pays des funérailles nationales pour le président Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Zabanga et une sépulture digne de son rang de Chef d’Etat comme il l’a fait pour Patrice Lumumba, le premier Premier ministre de la RDC.
Tout compte fait, cette culture de mémoire collective doit être inculquée à la jeunesse pour qu’aucune action digne de mémoire de quelque personnalité que ce soit de ce pays ne puisse être mise au placard de l’oubli en raison des considérations inavouées.
Aujourd’hui, l’histoire veut que ce soit Fatshi qui bétonne la mémoire collective du pays puisqu’étant aux commandes du pays. Demain, c’est la même histoire qui voudra que ce soit son successeur qui honore la mémoire du 5ème président de la RDC. Mais pour que cela soit possible, il faudra que cette culture soit pratique et non théorique chez les dirigeants de la RDC.