En Roumanie, la Cour constitutionnelle valide les résultats du premier tour de la présidentielle

Europe

Après un nouveau décompte des voix, la Cour constitutionnelle roumaine a validé lundi soir les résultats du premier tour de la présidentielle, marqué par le succès surprise du candidat d’extrême droite Calin Georgescu.

Une femme sort d'une cabine de vote, à Bucarest, en Roumanie, le 1er décembre 2024.
Une femme sort d’une cabine de vote, à Bucarest, en Roumanie, le 1er décembre 2024. © Andreea Alexandru, AP

Dans une Roumanie en plein flou, une incertitude a été levée lundi 2 décembre au soir : la Cour constitutionnelle a validé les résultats du premier tour de la présidentielle, ouvrant la voie à un duel dimanche entre un candidat d’extrême droite et une maire centriste.

La juridiction « a décidé de confirmer et d’entériner les résultats des élections du 24 novembre et d’organiser le second tour le 8 décembre », a déclaré à la presse son président, Marian Enache.

« Pas de fraudes susceptibles d’altérer le résultat »

La semaine dernière, les autorités roumaines avaient mis en cause l’influence russe et le rôle de la plateforme TikTok, qui a « catégoriquement » démenti ces allégations.

Dans ce contexte, la Cour, saisie d’une requête d’annulation du scrutin par un candidat malheureux, avait ordonné un nouveau comptage. Celui-ci « n’a pas révélé de fraudes susceptibles d’altérer le résultat des élections », selon le juge.

Les jeux sont très ouverts avant le second tour.

Soudainement sorti de l’ombre, le candidat nationaliste aux accents mystiques Calin Georgescu inquiète dans l’ouest du continent quant à l’avenir de ce pays stratégique, voisin de l’Ukraine et membre de l’UE et de l’Otan.

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Il affrontera Elena Lasconi, cheffe de file des centristes (USR), arrivés en quatrième position aux législatives avec 12,4 %.

« Merci (…) d’avoir écouté la voix des Roumains et de ne pas avoir joué à la roulette russe avec la démocratie », a aussitôt réagi cette maire d’une petite ville.

Un nouveau Parlement fragmenté

Entre les deux tours de la présidentielle, les Roumains ont voté dimanche pour élire leur Parlement, des législatives qui ont débouché sur un Parlement fragmenté avec une percée de l’extrême droite.

« La Roumanie divisée », titrait lundi le quotidien Adevarul. Et pour cause : si les sociaux-démocrates (PSD), héritiers du Parti communiste, sont arrivés en tête du scrutin, ils n’ont obtenu que 22 % des voix selon les résultats quasi complets.

Juste derrière, le parti d’extrême droite AUR a récolté 18 %. Il est le premier de trois partis du bloc nationaliste, avec près de 32 % au total, soit plus du triple du score enregistré en 2020 par AUR, alors seul en lice.

Jamais, depuis la chute du communisme en 1989, le pays n’a connu une telle percée, alimentée par la colère d’une grande partie des 19 millions d’habitants face aux difficultés économiques, la guerre de l’autre côté de la frontière et une classe politique traditionnelle jugée hautaine et déconnectée.

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