Il en était parti furieux et défait un matin de janvier 2021 : Donald Trump a effectué un triomphal retour à la Maison Blanche, mercredi 13 novembre, honorant l’invitation du président Joe Biden, qui a promis une transition sans accroc avec son ennemi juré.
Largement réélu lors de la présidentielle du 5 novembre, Donald Trump a déclaré, au début de sa réunion avec le président sortant, que la transition avec Joe Biden serait « la plus fluide qui soit. »
« La politique c’est dur, et souvent ce n’est pas un monde très agréable. Mais c’est un monde agréable aujourd’hui et je suis reconnaissant », a dit le 45ème et bientôt 47ème président américain après avoir serré la main de Joe Biden dans le Bureau ovale, qu’il occupera, pour la seconde fois, à partir du 20 janvier 2025.
« Bienvenue, bon retour », a dit le président sortant à son successeur, qui fut aussi son prédécesseur, assurant qu’il ferait tout ce qu’il pourrait pour « garantir que vous êtes bien installé, que vous avez tout ce qu’il vous faut ».
Au coin de la cheminée
Installés côte à côte près d’une cheminée dans le Bureau ovale – une image paisible contrastant avec les tensions réciproques affichées pendant des années -, les deux dirigeants ont promis d’effectuer une passation de pouvoir en douceur.
La réunion a duré un peu plus de deux heures et a été « substantielle », a fait savoir la porte-parole de la Maison blanche. « Ils ont discuté de questions importantes de sécurité nationale et de politique intérieure auxquelles la nation et le monde font face », a dit Karine Jean-Pierre aux journalistes.
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, Jake Sullivan, a déclaré pour sa part que Joe Biden a souligné que le soutien à l’Ukraine était dans l’intérêt sécuritaire de Washington, car une Europe forte et stable éviterait aux Etats-Unis de se retrouver entraînés dans une guerre.
A l’issue de sa réunion avec Joe Biden, le président-élu a déclaré au New York Post avoir beaucoup discuté du Proche-Orient avec le président sortant. « Je voulais connaître ses positions. Il me les a données, il a été très aimable », a dit Donald Trump.
Trump n’exclut pas un nouveau mandat
Plus tôt, le président élu s’était rendu devant des républicains, auprès desquels il a évoqué l’hypothèse de se représenter à la Maison Blanche, ce qui est interdit par la Constitution américaine qui prévoit une limite de deux mandats, qu’ils soient consécutifs ou non.
« Je pense que je ne me représenterai pas, à moins que vous ne vous disiez ‘Il est bon, nous devons envisager autre chose' », a déclaré le tribun de 78 ans, suscitant les rires de la foule.
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Goût de revanche
Le président Biden s’était engagé la semaine dernière à assurer un transfert de pouvoir « pacifique et ordonné » avec celui qu’il a qualifié à de nombreuses reprises de danger pour la démocratie américaine.
Pour Donald Trump, la rencontre avec Joe Biden a un fort goût de revanche. Il avait claqué la porte de la Maison Blanche le 20 janvier 2021, quelques heures avant que Joe Biden n’y fasse son entrée, sans même assister à la cérémonie d’investiture de son grand rival.
Le républicain n’avait pas non plus organisé cette visite de courtoisie entre président sortant et président élu, une rupture parmi d’autres de l’imprévisible septuagénaire avec les usages en vigueur à Washington depuis des décennies.
Illustrant l’imminence d’une passation de pouvoir, des travaux étaient déjà en cours près du parvis de la Maison blanche pour installer les tribunes qui serviront à accueillir des invités lors de la cérémonie d’investiture, le 20 janvier 2025.
