La famille de Chérubin Okende tient à la vérité sur l’assassinat de son fils. Toutes les circonstances et les faits ayant entouré la mort de l’ex-ministre des Transports doivent être suivis et connus. La famille dit “non” aux dernières intentions d’une procédure d’autopsie précipitée. Preuve que les Okende n’en démordent pas. Ils continuent de ruminer le choc et la douleur. Dans pareilles circonstances, seule la vérité, indique un proche de l’ex-opposant, va libérer sa famille biologique et politique.

Le dossier Okende est en voie d’ouvrir l’épisode des révélations judiciaires les plus délicates. Puisqu’il s’agit de l’une des enquêtes gigantesques qui vont connaître des expertises croisées de la justice congolaise, de la Monusco et des pays partenaires de l’Afrique et du monde. Dans ce contexte, rien ne devrait surprendre la partie la plus affectée par le drame, à savoir la famille Okende. Mardi dernier, la justice a surpris la famille et les avocats en leur faisant brusquement part de l’autopsie prévue le lendemain mercredi. Attitude qui a énervé la famille et nécessité une réaction musclée de ses avocats : « Dans l’intérêt de tous ceux qui disent qu’ils n’ont rien à cacher, l’autopsie du corps de Monsieur Chérubin Okende ne saurait être faite sans la présence des experts de la Monusco et des médecins légistes indépendants. Le gouvernement a promis au monde entier une enquête indépendante avec la participation des experts étrangers. Nous y tenons tous », avait réagi le conseil de la famille cité par AfricaNews.

Impatiente, la famille saisit le procureur

Le collectif des avocats de la famille du député Chérubin Okende a saisi par une correspondance le 24 juillet dernier le procureur de la République près la Cour d’appel de la Gombe sur ses attentes pour un procès équitable en vue de l’éclatement de la vérité. Les avocats protestent contre la violation du secret d’instruction et la présentation des pistes provisoires après les deux dernières sorties médiatiques du procureur général près la Cour de cassation. Dans la même lettre, la famille a adressé une requête en attente en 4 points au procureur général près le parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe. D’abord, veut-elle être fixée, entre autres sur la composition de la commission d’enquête, l’étendue de ses pouvoirs, la limite de ses responsabilités ainsi que la date probable de l’autopsie.

À cette étape des enquêtes préliminaires, la famille du défunt fulmine de colère. Au procureur général près le tribunal de grande instance de la Gombe, le collectif des avocats de la famille du défunt indique que « ses clients désapprouvent les conférences de presse tenues par le ministère public, représenté par le procureur général près la Cour de cassation au cours desquelles il a fait des affirmations sur les circonstances de l’assassinat de Chérubin Okende qui serait mort, à l’en croire, par balle, et ce, en l’absence de toute autopsie».

La famille n’apprécie pas que le PG près cette haute cour puisse communiquer sur «l’existence des premiers suspects, dont l’interrogatoire se poursuit, en toute violation du caractère secret de l’instruction pré-juridictionnelle». C’est ici que des soupçons viennent peser sur cette manière de conduire les enquêtes. «Nos clients sont d’avis que ces déclarations précitées -NDLR: faites par le PG- tenteraient à préparer l’opinion à accepter les conclusions qui sembleraient avoir déjà été arrêtées», avons-nous lu dans cette lettre consultée par le tri-hebdomadaire «AfricaNews».

Pour plus de transparence et d’équité dans ces enquêtes, la famille Okende exige le respect de la présomption d’innocence et du caractère inquisitorial de l’instruction. Ainsi, elle s’oppose à haute voix à la démarche du PG près la Cour de cassation, à savoir : ses «conférences de presse qui, du reste, ne résistent pas à la critique objective ».

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