Après une victoire écrasante, Donald Trump lance les premiers chantiers de son mandat
De notre correspondant aux États-Unis – À peine élu 47ᵉ président des États-Unis le mercredi 6 novembre, grâce à une victoire sans appel sur sa rivale démocrate Kamala Harris, Donald Trump lance les premiers chantiers politiques de son second mandat. En haut de sa liste : la nomination des principales figures de la prochaine administration, qui prendront leurs fonctions en même temps que lui, en janvier 2025.
Contre toute attente, et malgré des sondages qui annonçaient un scrutin serré, Donald Trump a remporté l’élection américaine, quelques heures à peine après la fermeture des bureaux de vote, le 6 novembre. Le candidat républicain a fait mentir les statisticiens et les analystes en parvenant à remporter l’ensemble des sept États-clés qui déterminaient l’issue de l’élection cette année, faisant basculer la Géorgie, le Nevada, l’Arizona, le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie, qui avaient voté pour Joe Biden en 2020.
Le milliardaire a finalement dépassé les 50 % des suffrages exprimés au niveau national, devançant ainsi la vice-présidente Kamala Harris qui en a obtenu 48,1 %. C’est la première fois depuis 2004 qu’un républicain parvient à réaliser cet exploit. Il s’agissait alors du président sortant George W. Bush, avec 50,73 % des voix face au démocrate John Kerry, dans un contexte post-attentats du 11 septembre 2001. Donald Trump a notamment raflé les États-clé, pour obtenir un score final de 312 grands électeurs sur 538.
Les premières nominations de la 47ᵉ administration
Le camp conservateur, porté par l’engouement autour de la candidature de Donald Trump, a également réussi à récupérer la majorité au Sénat. Les résultats de la Chambre des représentants n’ont pas encore été dévoilés : si les républicains parvenaient à contrôler les deux chambres, Donald Trump pourrait avoir les mains libres d’un point de vue budgétaire, à condition de discipliner ses troupes. En ce sens, il a déjà demandé, dimanche 10 novembre, aux sénateurs de le dispenser de leur approbation pour nommer les hauts responsables de son administration.
Les premiers noms qui pourraient faire leur entrée dans l’administration du 47ᵉ président des États-Unis ont commencé à être diffusés au compte-goutte. Fidèle parmi les fidèles, Susie Wiles, qui a piloté sa campagne victorieuse, sera sa cheffe de cabinet, un poste jamais occupé par une femme.
Donald Trump a par ailleurs annoncé le retour de Tom Homan, un tenant d’une ligne dure en matière d’immigration, à la tête de l’agence responsable du contrôle des frontières (ICE). Lee Zeldin pourrait par ailleurs devenir le nouveau directeur de l’Agence de protection de l’environnement et Michael Waltz, conseiller à la sécurité nationale.
Les dossiers ukrainien et israélien déjà sur la table
Donald Trump a aussi choisi Elise Stefanik pour devenir ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies. Ardent soutien d’Israël, elle avait accusé mi-octobre l’ONU de « croupir dans l’antisémitisme ». Depuis son élection, Donald Trump s’est entretenu trois fois avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Des conversations « destinées à resserrer davantage l’alliance solide entre Israël et les États-Unis », précise un communiqué diffusé par le bureau de ce dernier. Washington est le principal allié de Tel Aviv, engagé dans une offensive militaire contre le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais, deux mouvements islamistes soutenus par l’Iran.
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Sur le dossier ukrainien, le prochain locataire du Bureau ovale s’est d’ores et déjà entretenu à la fois avec Volodymyr Zelensky et avec le maître du Kremlin Vladimir Poutine. Des échanges pour l’instant purement informels. Très critique des milliards de dollars débloqués pour l’Ukraine, l’ex-candidat républicain avait promis de régler le conflit s’il l’emportait, avant même de prêter serment – et sans jamais expliquer comment. L’administration Harris-Biden a entretemps prévu de verser les six milliards de dollars restants de l’aide américaine à l’Ukraine avant la transition de janvier prochain.
Deux autres figures de taille devraient bientôt connaître leur destin politique pour les quatre années à venir. Robert Kennedy Jr., neveu de JFK et candidat indépendant antivax qui s’était rallié à Donald Trump dans la dernière ligne droite, pourrait se voir confier des responsabilités dans la santé publique. Quant au milliardaire Elon Musk, homme le plus riche au monde, dont l’implication dans la campagne aura eu un impact massif, il pourrait bien avoir une place de choix auprès du 47ᵉ président. Donald Trump pourrait le charger de réorganiser profondément l’administration fédérale avec un mantra en tête : la rigueur budgétaire.
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Les marchés ont d’ailleurs plutôt bien réagi à la victoire éclair du magnat de l’immobilier. Au lendemain de l’élection, la Bourse de New York a ouvert en forte hausse, portée par des investisseurs satisfaits de la victoire de Donald Trump. Le Dow Jones, indice de référence, s’envolait de 3,08 %, tandis que l’indice élargi S&P 500 grimpait de 2 %. Les deux indices ont établi de nouveaux records en séance. L’action du groupe Tesla, propriété d’Elon Musk a grimpé de 13,20 %.
Une visite à la Maison Blanche ce mercredi
Le président Joe Biden a prévu de recevoir le vainqueur de l’élection américaine à la Maison Blanche mercredi 13 novembre. L’ex-sénateur du Delaware, qui avait quitté la course à la présidentielle face à des critiques sur son âge et son acuité mentale, a promis, jeudi 7 novembre, une transition « pacifique et ordonnée » avec le sulfureux candidat républicain. « J’espère que nous pourrons, peu importe pour qui nous votons, nous considérer comme des concitoyens et pas comme des adversaires. Faire baisser la température » dans un pays à cran, avait-il alors lancé lors de son premier discours depuis la déroute de son camp.
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Sa vice-présidente défaite s’est, elle aussi, engagée à « aider » Donald Trump dans le transfert de pouvoir. L’assaut du Capitole par des partisans du milliardaire galvanisés le 6 janvier 2021 est encore dans tous les esprits.