90 minutes debout, le poing levé, Il ne parle pas, il ne chante pas: l’homme qui a transformé la CAN en leçon d’histoire, avec l’image qui bouleverse la CAN
90 minutes debout, le poing levé, Il ne parle pas, il ne chante pas: l’homme qui a transformé la CAN en leçon d’histoire, avec l’image qui bouleverse la CAN
Dans les tribunes africaines, la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) est bien plus qu’une compétition sportive. Elle est un théâtre d’émotions, un espace d’expression populaire, un lieu où s’entremêlent identité, histoire, politique et mémoire collective. Parmi les chants, les danses et les couleurs éclatantes des supporters congolais, une figure singulière attire l’attention : un homme debout pendant 90 minutes, parfois plus, le bras droit levé, le poing fermé. Il ne chante pas, ne crie pas, ne danse pas. Il ne parle presque pas. Pourtant, sa présence est assourdissante.
Cet homme s’appelle Michel Kuka. Il n’est ni politicien ni militant officiel. Mais sa morphologie, sa coiffure et ses lunettes rappellent immanquablement une figure majeure de l’histoire congolaise et africaine : Patrice Emery Lumumba. Dans les stades de la CAN, Michel Kuka est devenu, pour beaucoup, le « nouveau Lumumba », un symbole vivant, silencieux, dressé derrière les Léopards de la République démocratique du Congo.
Page 1 – La CAN : un espace de mémoire et d’identité
La CAN n’est pas seulement un tournoi de football. En Afrique, le football est un langage commun, un exutoire collectif et parfois un prolongement des luttes historiques. Chaque sélection nationale porte avec elle le poids de son passé, de ses blessures et de ses espoirs.
Pour la RDC, ancienne colonie belge marquée par une histoire politique douloureuse, chaque apparition internationale est aussi une affirmation d’existence. Les Léopards ne jouent pas seulement pour gagner un trophée : ils jouent pour l’honneur, la dignité et la reconnaissance d’un peuple souvent meurtri mais toujours debout.
C’est dans ce contexte que la présence de Michel Kuka prend tout son sens. Il ne vient pas troubler la fête, il vient rappeler la profondeur de l’histoire qui accompagne chaque victoire et chaque défaite.
Page 2 – Michel Kuka : l’homme derrière le symbole
Michel Kuka est un citoyen ordinaire, sans mandat politique ni fonction officielle. Pourtant, dans les gradins, il devient extraordinaire. Sa ressemblance frappante avec Patrice Lumumba n’est pas seulement physique : elle est aussi gestuelle et symbolique.
Debout pendant toute la durée du match, il adopte une posture presque rituelle. Le bras droit levé, le poing fermé, il semble adresser un message invisible, à la fois aux joueurs sur le terrain, aux supporters autour de lui et à l’histoire elle-même.
Il ne revendique pas un rôle messianique. Il ne proclame aucun slogan. Sa force réside dans le silence. Dans un environnement où le bruit est roi, son mutisme devient une forme de discours.
Page 3 – Patrice Lumumba : une mémoire toujours vive
Patrice Emery Lumumba reste l’une des figures les plus puissantes de l’histoire africaine. Premier Premier ministre du Congo indépendant en 1960, il incarne la lutte pour la souveraineté, la dignité et l’émancipation africaine.
Son assassinat brutal a transformé Lumumba en martyr, en icône transnationale, dépassant les frontières congolaises. Il est devenu un symbole universel de la résistance contre l’impérialisme et l’injustice.
Voir une silhouette rappelant Lumumba dans les tribunes de la CAN, c’est comme voir l’histoire se lever à nouveau, refusant de rester confinée aux livres et aux discours officiels.
Page 4 – Le corps comme message politique
Michel Kuka ne fait pas de politique au sens classique du terme. Pourtant, son corps parle. Sa posture est une archive vivante. Elle rappelle que le corps peut être un outil de mémoire et de résistance.
Le poing levé est un geste universellement associé à la lutte, à la solidarité et à la dignité. Dans le contexte congolais, il évoque les combats passés, les espoirs trahis, mais aussi la persévérance.
En restant debout pendant tout le match, Michel Kuka impose une discipline presque militaire, un sacrifice physique qui contraste avec la légèreté apparente du spectacle sportif.
Page 5 – Silence contre vacarme : une stratégie symbolique
Les supporters congolais sont réputés pour leur ambiance festive, leur musique, leurs chants et leur énergie communicative. Michel Kuka, lui, choisit le silence.
Ce silence n’est pas une absence : c’est une présence dense. Il agit comme un miroir tendu au public, invitant chacun à réfléchir sur ce que signifie réellement soutenir une équipe nationale.
Dans le vacarme du stade, son immobilité devient un acte de résistance culturelle. Il rappelle que l’histoire du Congo n’est pas seulement faite de joie et de danse, mais aussi de douleur, de deuil et de combats inachevés.
Page 6 – Les Léopards comme prolongement du combat
Les Léopards de la RDC ne sont pas seulement des footballeurs. Ils sont des représentants symboliques d’un pays vaste, riche, mais souvent exploité et instable.
La présence de Michel Kuka derrière eux agit comme une bénédiction silencieuse, une vigie morale. Il semble leur dire : vous ne jouez pas seuls, vous portez l’histoire d’un peuple.
Chaque sprint, chaque tacle, chaque but devient alors une réponse possible à ce regard fixe et à ce poing levé.

Page 7 – Réception populaire et médiatique
Dans les stades et sur les réseaux sociaux, Michel Kuka intrigue. Certains le photographient, d’autres le filment, d’autres encore s’interrogent sur son message.
Il devient rapidement une figure virale, surnommée « Lumumba à la CAN ». Cette médiatisation spontanée montre à quel point les Africains restent attachés à leurs héros historiques.
Michel Kuka ne cherche pas la célébrité, mais la célébrité le trouve. Il devient un symbole que chacun interprète selon sa propre sensibilité.
Page 8 – Entre mémoire et réinvention
Michel Kuka ne remplace pas Patrice Lumumba. Il ne prétend pas l’incarner politiquement. Il en propose une réinvention symbolique, adaptée à notre époque.
Dans un monde dominé par l’image et la rapidité, il ralentit le temps. Il oblige à regarder, à se souvenir, à réfléchir.
Il prouve que la mémoire n’est pas figée. Elle peut prendre chair, se déplacer, entrer dans les stades et dialoguer avec le présent.
Page 9 – Le football comme espace panafricain
La CAN est l’un des rares événements où l’Afrique se regarde elle-même. Les tribunes deviennent un forum populaire où s’expriment les identités multiples du continent.
Michel Kuka, par sa posture lumumbiste, dépasse la RDC. Il parle à l’Afrique entière, rappelant les luttes communes, les rêves partagés et les défis persistants.
Il incarne une conscience panafricaine discrète mais puissante.
Page 10 – Conclusion : un Lumumba debout pour l’avenir
« Lumumba à la CAN » n’est pas un slogan vide. C’est une image forte, une métaphore vivante. Michel Kuka, par son silence et sa posture, rappelle que l’histoire ne meurt jamais.
Derrière les Léopards de la RDC, il se tient comme une sentinelle, un rappel permanent de la dignité congolaise. Il ne parle pas, mais il dit tout.
Dans un stade où l’on célèbre le présent, Michel Kuka impose le passé pour éclairer l’avenir. Et peut-être est-ce là sa plus grande mission.